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Gloria de Vivaldi


Le Gloria d'Antonio Vivaldi RV 589 est son œuvre de musique sacrée la plus célèbre. Il a en tout composé trois gloria. Seuls deux nous sont parvenus (RV 588 et RV 589) puisque le troisième (RV 590) a été perdu et n'est mentionné que dans le catalogue Kreuzherren. Les deux premiers ont été écrits environ vers la même période au début des années 1700.

Source Wikipedia

Effectif : 2 sopranos, 1 contralto, chœur mixte à 4 voix, orchestre avec continuo, instruments associatifs : trompette et hautbois.
Plan : le texte est découpé en 12 versets : allegro-andante-allegro-adagio allegro-largo-allegro-adagio-adagio-allegro-allegro-allegro.
Tonalité : ré majeur
Durée d'exécution : environ 30 mn

 

  1. Gloria in excelsis Deo (Chœur)
  2. Et in terra pax (Chœur)
  3. Laudamus te (Sopranos I et II)
  4. Gratias agimus tibi (Chœur)
  5. Propter magnam gloriam (Chœur)
  6. Domine Deus (Soprano)
  7. Domine, Fili unigenite (Chœur) - Véronique a créé l'arrangement piano et publiera bientôt son interprétation
  8. Domine Deus, Agnus Dei (Contralto and Chœur)
  9. Qui tollis peccata mundi (Chœur)
  10. Qui sedes ad dexteram Patris (Contralto)
  11. Quoniam tu solus sanctus (Chœur)
  12. Cum Sancto Spiritu (Chœur)

PARTITION

http://www.free-scores.com/partitions_telecharger.php?partition=8827

 

Vidéo

 

 

Vivaldi traite complètement le texte du Gloria en douze épisodes

Source http://www.espritsnomades.com/siteclassique/vivaldigloria.html
 


1- Gloire à Dieu : (allegro)
 
L'orchestre entame comme pour un concerto débridé les louanges et le chœur mixte très simplement à l'unisson essaie de rester en croupe de ce torrent. L'effet est immédiat et conquérant.
 
2- Paix sur la Terre (andante)
 
Le contraste est saisissant car utilisant exactement le même effectif Vivaldi plonge dans une sorte de danse lente et recueillie. Les violons picorent des ornements comme des fruits défendus.
 
3- Nous te louons (allegro)
 
Deux solistes (deux sopranos) s'enlacent sans se rejoindre sur de curieux rythmes brisés des cordes. Curieuse louange où les parallèles des voix semblent parler de mondes disjoints et tournant seuls dans leur allégresse.
 
4 - Nous te rendons grâce (adagio)
 
Le chœur à l'unisson rompt la sautillante gloire précédente et met un genou à terre. L'hommage obligé à l'art contrapuntique est ici rendu.
 
5 - Pour ton immense gloire (allegro)
 
Le chœur attaque à nu, avant l'orchestre et retrouve le style antique mais avec des modulations harmoniques. Ce très bref hommage est déjà un adieu à la fugue. 6 - Seigneur Dieu, roi du ciel (largo) Vivaldi réapparaît avec l'envolée du violon solo, et ce curieux rythme de berceuse. Sur ce balancement sensuel vient s'élever un véritable air d'opéra avec vocalise confié à la soprano. Ce moment impie est le sommet de l'œuvre par sa candeur, sa simplicité.

 

6- Domine Deus (Largo)

 

Il s'agit d'un duo entre la soprano et le hautbois (parfois remplacé par un violon). Les deux s'enlacent et se répondent.
L'introduction instrumentale du début revient comme une ritournelle, et c'est longuement le hautbois qui déroule la phrase. Tendrement, doucement, l'instrument tend une écharpe de douceur à l'entrée de la soliste qui sans reprendre note à note l'air du hautbois, tresse une musique très proche. Le mot "pater" est mis en évidence par une vocalise. Les deux solistes liés vont donner trois fois le texte du verset avec de plus en plus d'insistance sur le mot "Pater".
la conclusion se fait sur la ritournelle d'entrée du hautbois.

 

7 - Seigneur, fils unique (allegro)
 
À nouveau le chœur avec l'orchestre repart allègrement dans le galop d'une forme fuguée.
 
8 - Seigneur Dieu, Agneau de Dieu (Adagio)
 
La voix de contralto est utilisée avec orchestre et chœur. La couleur choisie est celle des basses qui déploie le velours sous la voix. Cette cantilène tendue vers le sombre est une véritable cadence qui préfigure l'air de la Passion selon Saint Jean de Bach "Es ist vollbracht" : c'est en dire la beauté.
 
9 - Toi qui enlèves le péché du monde (adagio)
 
Pour la première fois l'alternance rythmique n'a pas cours et c'est encore un adagio. Mais là c'est une affirmation martelée doucement par le chœur comme pour se convaincre d'y croire, de s'entêter de croire.
 
10 - Toi qui sièges à la droite du père (Allegro)
 
C'est en miroir, avec le même effectif que la neuvième partie le même univers opératique ou la voix de contralto répond voix pour voix à l'orchestre dans une ritournelle proche de l'Aria. Les rebondissements incessants sont étonnants par rapport au texte qui est censé être illustré.
 
11- Car toi seul es Saint (Allegro)
 
Ce verset à la fois rappel de l'ouverture de l'œuvre et passage à la fin de l'œuvre est réservé au chœur et à l'orchestre. Prélude et rappel il relance la mémoire de l'auditeur et le prépare au sommet final qui débouche sans transition.
 
12- Avec le Saint-Esprit (Allegro)
 
Troisième allegro consécutif, ce final est une fugue en majesté, où tout l'orchestre se réjouit ajoutant même hautbois et trompette. Final obligé, gloire obligée, il fait plus penser à Haendel qu'à Vivaldi, mais il faut bien que l'histoire sacrée s'achève. Et le Gloria vaut bien une fugue, même si on revient vers le passé.
 
Ainsi va cette œuvre de près de trente minutes, célèbre certes, mais surtout exemplaire de l'art du temps, et délicieuse par un certain côté équivoque mêlant habit monacal des formes fuguées et sensualité des airs d'opéra. L'âge baroque était encore vivant et cette musique à l'impact immédiat de Vivaldi, musarde bien dans son siècle.
 
Pourtant là-bas dans ces brumes du Nord, le "vieux" Bach de quarante ans compose dix ans plus tard La Passion selon St Jean et à la même époque s'allument et s'éteignent les Leçons de Ténèbres de Couperin.
 
Le passé des ombres allait cheminer plus avant que les ors vite fanés de l'exubérance.

 

Antonio Vivaldi

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